L’annulation, du moins le report, de la visite tant attendue du Président algérien à Paris en France au cours de ce mois de juin est, semble-t-il, une réalité irrémédiable. C’est du moins la conclusion que l’on peut tirer des dernières informations qui nous sont parvenues depuis Paris lorsque le président du Sénat français, Gérard Larcher, a rencontré l’ambassadeur algérien en France, Saïd Moussi. Une rencontre brève et officielle qui a été confirmée officiellement par l’ambassadeur d’Algérie, mais dont le contenu n’a pas été dévoilé ni relaté.
Selon nos sources, c’est au cours de cette rencontre « officielle » que Saïd Moussi a confirmé directement à Gérard Larcher que le président Abdelmadjid Tebboune n’envisage pas de venir à Paris d’ici la fin du mois de juin comme il a été convenu communément avec le président français Emmanuel Macron à la fin du mois du mois d’avril dernier. L’ambassadeur algérien a confirmé ainsi lors de son échange avec Gérard Larcher ce que de nombreuses sources françaises et algériennes avaient indiqué ces derniers jours, à savoir l’impossibilité d’organiser cette visite d’Etat de Tebboune à Paris en raison de plusieurs blocages au niveau des relations bilatérales qui empêchent la coordination entre les agendas officiels des deux présidents français et algériens.
Selon nos sources, Said Moussi ne s’est pas attardé avec Gérard Larcher sur les raisons ou dessous de cette énième annulation de l’arrivée de Tebboune sur le sol français. Le diplomate algérien a observé sur ce sujet un strict devoir de réserve. Mais plusieurs sources affirment que le président algérien Tebboune est fortement déçu parce qu’il n’a pas reçu les garanties de recevoir à Paris « le traitement diplomatique et protocolaire qui sied à son rang ». En clair, Macron n’a pas pu fournir à Tebboune les conditions extrêmement avantageuses pour lui permettre d’effectuer une historique visite d’Etat en France.
Si certaines sources parlent d’annulation, d’autres évoquent seulement un report de la visite de Tebboune à Paris en considérant qu’elle finira par se tenir à une période beaucoup moins troublée par les évènements internationaux. La radio française Europe 1 a révélé à ce sujet toutes les difficultés liées à l’organisation de cette visite qui fait couler beaucoup d’encre en France comme en Algérie. « Après la pause estivale, il y a peu de chances là encore s’accorder sur une date avec la Coupe du monde de rugby qui s’ouvre en France le 8 septembre. Cette visite d’État pourrait donc être repoussée à l’automne, avec le risque que naissent entre temps de nouvelles brouilles diplomatiques que ne manqueront pas d’instrumentaliser les voisins marocains, rivaux historiques des Algériens », résume enfin à ce propos la même radio française.