Dans l’agenda qui sous-tend le programme de la prochaine visite d’Etat en France du président algérien Abdelmadjid Tebboune, les autorités algériennes font un impressionnant forcing pour inscrire à l’ordre du jour des discussions autour du délit dossier du Sahara Occident et du conflit qui oppose le Maroc au front Polisario, le mouvement séparatiste soutenu financièrement et militairement par l’Algérie.
Ces discussions sont souhaitées par les autorités algériennes dans le cadre du dialogue bilatéral avec la France dans le volet diplomatique au sujet des principaux dossiers géopolitiques régionaux dont les évolutions préoccupent communément la France et l’Algérie. Le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, va accompagner Abdelmadjid Tebboune lors de son séjour en France et à cette occasion, l’objectif affiché du régime algérien est de poser sur la table lors d’une réunion formelle et officielle regroupant les diplomates algériens et français le sujet de l’avenir du Sahara Occidental.
A travers cette manœuvre, les hauts responsables algériens veulent forcer la France à reconnaître que le Sahara Occidental est un foyer de tensions qui menace la stabilité régionale au Maghreb. Or, selon les sources de Maghreb-intelligence, la partie française n’est pas du tout favorable à ajouter le dossier du Sahara Occidental au menu de la visite de Tebboune à Paris et les autorités françaises estiment que ce dossier n’a pas de place dans le programme d’une visite d’Etat d’un président algérien dont le premier et seul objectif est de développer les relations bilatérales avec la France.
La partie française souhaite continuer à évoquer la question du Sahara Occidental avec toutes les parties prenantes à ce dossier dans un cadre formel onusien. Cette position française a fortement déplu les autorités algériennes notamment le président Tebboune et ses principaux conseillers qui espéraient tacler le Maroc depuis Paris en amenant les dirigeants français à discuter de la supposée « influence malsaine de l’occupation marocaine » sur l’évolution des risques d’insécurité au Sahel et au Maghreb. Le régime algérien voulait également, selon nos sources, profiter de l’actuel coup de froid diplomatique et politique qui mine les relations franco-marocaines depuis 2021 pour tenter de rallier la France à son camp en constituant un front commun contre le « lobby marocain » dans la région.
Il semble que ces tentatives n’aient pas encore pu aboutir car Emmanuel Macron, le président français, observe une certaine vigilance par rapport au conflit algéro-marocain et refuse, pour l’heure, de cautionner totalement les démarches anti-marocaines du régime algérien. Nos sources soulignent enfin que le blocage autour de l’inscription de ce sujet dans le menu des échanges entre les délégations algériennes et françaises est l’une des raisons qui expliquent les retards dans les préparatifs de la visite de Tebboune à Paris.