La Direction Centrale de la Sécurité de l’Armée (DCSA), la puissante sécurité militaire algérienne, a ouvert très discrètement une enquête sur la « visite privée » à Paris la semaine dernière du plus influent et important conseiller d’Abdelmadjid Tebboune, Boualem Boualem.
Conseiller en charge des questions juridiques et judiciaires, Boualem Boualem est également connu pour être le principal bras-droit du président algérien et le principal cerveau de son clan.
Personnage occulte nourrissant une influence souvent qualifiée de malsaine sur les institutions de l’Etat algérien, ce conseiller se trouve dans le collimateur de l’Etat-Major de l’Armée algérienne et de son chef, le tout puissant Said Chengriha, qui voit d’un très mauvais œil les prérogatives élargies consenties à ce « conseiller civil » que l’on soupçonne de comploter régulièrement au sein du palais présidentiel d’El-Mouradia pour accroître le pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune au détriment de l’Institution militaire algérienne.
Visite médicale ou mission de travail
Lors de son déplacement à Paris manifestement pour des raisons de santé, motifs qui restent tout de même obscurs, la sécurité militaire a été instruite d’ouvrir une enquête sur des informations insistantes affirmant que Boualem Boualem a profité de cette « visite privée » afin de rencontrer des interlocuteurs français dont des émissaires des services secrets français et l’Elysée.
Des rencontres qui auraient tourné autour de la prochaine visite de Tebboune à Paris et de son futur agenda présidentiel pour les élections de 2024. Une démarche que l’Etat-Major de l’Armée algérienne n’a pas du tout approuvée puisque l’institution militaire n’a pas encore donné officiellement son quitus à ce projet controversé tant que Tebboune ne lui a pas présenté un projet ficelé de 2ème mandat et ne lui a pas demandé ouvertement un soutien politique.
Un conseiller dont l’armée se méfie
Boualem Boualem a suscité ainsi le courroux de Said Chengriha et de l’Etat-Major de l’ANP et sa présence aux côtés de Tebboune est devenue une source de mécontentement régulièrement de la part des militaires algériens.
Une vaste enquête a été enclenchée pour débusquer le moindre élément qui pourrait lui valoir une inculpation pour une grave atteinte à la sécurité nationale ou aux intérêts suprêmes de l’Etat algérien. Selon les sources de Maghreb-intelligence, la sécurité militaire a décidé de mener toute seule et sans associer les autres divisions des services secrets algériens qui sont soupçonnées de « rouler » d’abord et avant tout pour le Palais présidentiel d’El-Mouradia.
C’est pour cette raison que le responsable du bureau de sécurité de l’ambassade d’Algérie à Paris, un certain Colonel Sadek rattaché au renseignement extérieur algérien, n’a pas été ni informé ni sollicité de cette enquête en cours qui vise à tracer tous les contacts et étapes du périple parisien de Boualem Boualem.
Si cette enquête discrète aboutit à la découverte d’éléments accablants, comme par exemple des échanges avec des services d’intelligence étrangers, Abdelmadjid Tebboune risque de perdre définitivement son bras-droit et pourrait subir une fatale tempête de scandales politiques. Affaire à suivre…