Les graves accusations formulées par le président algérien Abdelmadjid Tebboune lors de sa dernière interview accordée à Al-Jazeera le 6 avril dernier aurait pu être supprimées ou enlevées pour ne pas être diffusées au regard de l’ampleur inédite de leur gravité.
La rédaction d’Al-Jazeera depuis Doha a coordonné avec la direction de la communication de la Présidence algérienne les dernières retouches avec la diffusion finale de cette interview donnée par Abdelmadjid Tebboune.
Selon les sources de Maghreb-intelligence, la rédaction de la chaîne qatarie internationale a proposé de remanier certains propos de Tebboune pour donner une plus grande épaisseur à cet entretien exclusif. Il s’agissait notamment d’enlever certains passages qui n’étaient pas clairement formulés, mal expliqués ou qui pouvaient susciter des spéculations malsaines sur les intentions du président algérien.
Tebboune accuse le Maroc sans le nommer
C’est le cas, à titre d’exemple, des propos dangereux et inédits tenus par Tebboune sur la supposée participation du Maroc à l’assassinat de deux diplomates algériens enlevés en 2012 à Gao par un groupe terroriste armé au Nord du Mali.
Cependant, il s’avère que c’est le président algérien qui est intervenu lui-même auprès de la direction d’Al-Jazeera pour exiger à ce que ces propos ne soient pas effacés ni remaniés dans le cadre d’un travail de montage de son interview. Abdelmadjid Tebboune a beaucoup insisté sur l’importance que revêt à ses yeux cette déclaration guerrière et exceptionnellement hostile contre le Maroc.
Certes, Abdelmadjid Tebboune n’a pas cité nommément le Maroc, mais il a fourni tous les détails précis dans sa description de ce « voisin » impliqué directement dans cette attaque terroriste. Le Président algérien a ainsi manifesté ouvertement sa volonté auprès d’Al-Jazeera de mettre en exergue ses accusations gravissimes afin d’adresser un énième message politique hostile au voisin marocain.
Tebboune refuse d’écouter ses conseillers
D’après les sources de Maghreb-intelligence, plusieurs conseillers de Tebboune n’ont pas approuvé pas cette agressivité verbale inédite pour une prise de parole présidentielle. Mais Abdelmadjid Tebboune a refusé d’écouter les conseils de ses collaborateurs et s’est entêté à vouloir conserver la version originale de son interview avec Al-Jazeera pour décocher de nouvelles flèches contre le Maroc donnant ainsi une nouvelle dimension à cette diabolisation continue de ce voisin considéré comme l’ennemi juré du régime algérien.
Pour rappel, Tebboune a expliqué dans sa dernière interview diffusée par Al-Jazeera que la première victime de l’instabilité (au Mali) c’est l’Algérie », a-t-il déclaré. Sur la question des diplomates algériens qui ont été enlevés au nord du Mali en 2012, Abdelmadjid Tebboune n’a pas hésité à pointer du doigt la responsabilité du Maroc, sans pour autant le dire directement.
«Nous savons qui a fait cela, c’est un pays voisin, à travers une organisation terroriste fictive qu’il a créée au Mali », a-t-il déclaré. « Même s’il ne nomme pas cet +État voisin+, l’accusation est sans doute adressée au Maroc, avec lequel l’Algérie a rompu ses relations depuis août 2021 », ont reconnu à ce sujet de nombreux médias algériens.