C’est le bi-hebdomadaire bamakois réputé très sérieux, critique et incisif qui jette un pavé dans la mare des relations entre la France et le Mali. Dans son édition du lundi 27 mars, il vient de révéler comment le gouvernement français apporte son soutien aux groupes terroristes opérant au Sahel.
D’après L’Aube, ce « soutien multiforme se manifeste par le paiement de rançons aux preneurs d’otages affiliés aux groupes terroristes ». D’ailleurs, les récents événements comme la libération des otages français Olivier Dubois et l’américain Jeffrey Woodke jette la lumière sur « la connivence et la complicité » entre les services français et le Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM).
À en croire certaines sources bien informées dans la région du Sahel, Paris aurait versé une rançon de 12millions d’euros à 13 millions d’euros pour obtenir cette double libération. De là à affirmer que la France est devenu le principal bailleur du terrorisme dans le Sahel, il n’y a qu’un seul pas que le journal malien L’Aube n’hésite pas à franchir.
L’opération de libération des otages pilotée depuis Paris n’aurait eu qu’un seul objectif : offrir aux terroristes du JNIM de Iyad Aghaly) un joli pactole de plus de 10 millions d’euros afin de permettre à ce groupe terroriste d’acquérir armes et munitions. Pour réussir leur coup, les services français auraient, en effet, eu recours à l’entregent du président du Niger Mohamed Bazoum et Ahamada AG Bibi, haut responsable de la CMA.
Déjà par le passé, le quotidien parisien Le Monde avait révélé que la France avait déboursé une somme de 20 à 25 millions d’euros aux ravisseurs de Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe et Pierre Legrand et cela après plus de mille jours de détention. En 2014, le New York Times publie une enquête démontrant que la France serait « championne du paiement des rançons à al-Qaida ». Depuis 2008 les sommes versées par Paris à différents groupes terroristes en guise de rançons a été estimée à 58 millions d’euros. Pour leur part, les Américains et Anglais refusent de payer, ils sont plus rarement ciblés.
Lors de cette dernière affaire, les autorités maliennes avaient dès le début refusé toute négociation avec les groupes terroristes. Mais, aujourd’hui Emmanuel Macron a préféré « volé au secours au secours du JINM en lui versant un joli pactole d’euros », écrit L’Aube. Ce soutien financier, explique le journal malien intervient au moment où le JINM est en très mauvaise posture sur le terrain face à Daech. Les autorités maliennes avaient dénoncé cette duplicité française auprès des Nations unies, où une plainte malienne a été déposée devant le Conseil de sécurité. Mais jusque-là, Paris continue bloquer l’examen de cette plainte.