Les télécommunications avec Tripoli sont coupées depuis près de 16h00 GMT ce dimanche 21 Août 2011, probablement le dernier jour du règne du guide de la révolution libyenne, Mouammar Kadhafi. Certainement terré dans l’un des bunkers de Bab El Azizia [onlypaid]
, le colonel Kadhafi a adressé un ultime message audio à ses partisans dans la journée, mais il est désormais clair que son régime a atteint son crépuscule. Pendant près de quatre décennies il aura marqué de son empreinte mi-loufoque, mi-sanguinaire, les relations internationales. A coup de milliards de dollars, de rêve d’unité africaine, et d’achat massif de soutiens, Kadhafi aura étonné, agaçé, mais n’aura jamais laissé personne indifférent. Qui se remémore encore que derrière ce visage bouffi par le Botox et les opérations de chirurgie esthétique se profilait au début des années 70 un fringuant officier au physique de jeune premier ? Tour à tour soutien du terrorisme international, du panafricanisme (dont il se veut le principal promoteur), Kadhafi sera passé maître dans l’art du faux-semblant et aura humilié plus d’un dirigeant européen grâce à la formidable force de persuasion que constitue le sous-sol libyen, l’un des plus riche en pétrole au monde, et d’ont l’extraction d’hydrocarbure est ultra rentable. La tente de Kadhafi a été le point de passage obligé de quasiment tous les chefs d’états qui souhaitaient faire des affaires en Libye, malgré la complexité machiavélique de l’architecture financière de la grande Jamahirya, et la corruption érigée en système de gouvernance. Avec la chute probable du colonel Kadhafi, le monde aura bouclé une triple rupture historique en 2011 : en finir avec Oussama Ben Laden, renouveler la plupart des dictateurs arabes, et amené l’économie financière mondiale à affronter ses paradoxes. Reste à savoir qui « prendra en main » la Libye nouvelle et ses réserves mirifiques…[/onlypaid]