Au Maroc, les banques participatives (financement hypothécaire islamique) connaissent un certain engouement. En 2022, les actifs des banques islamiques ont augmenté de 20% en 2022, avec un taux de croissance plus élevé que celui des banques conventionnelles.
Et d’après Fitch Ratings, la finance islamique au Maroc aurait de beaux jours devant elle. Les banques participatives pourraient contribuer à stimuler l’inclusion financière, puisqu’en 2021 environ 56 % de la population adulte au royaume n’avait pas de compte bancaire. Près de 19 % de la population non bancarisée cite des raisons religieuses comme un principal obstacle à l’ouverture d’un compte bancaire.
Aujourd’hui, le secteur bancaire islamique marocain (2,7 milliards de dollars de chiffres d’affaires), connu sous le nom de banques participatives, ne représente que 2% de part de marché domestique en termes d’actifs totaux. Une part inférieure à d’autres pays d’Afrique du Nord comme la Tunisie (5,1%), l’Égypte (4%) et l’Algérie (2,4%).
Cela dit, l’architecture de la finance islamique au Maroc, qui a vu le jour en 2016, est encore en développement. Actuellement, les banques islamiques sont des filiales des banques conventionnelles.
Afin de booster leur activité, le gouvernement marocain a élargi en 2022 les types de sukuk autorisés à être délivrés pour inclure la murabaha, salam, istisna, wakala, mudaraba et musharaka. Auparavant, seuls les ijara sukuk étaient autorisés.
Jusque-là, l’offre de produits des banques islamiques était fortement concentrée sur les prêts hypothécaires murabaha (83% du total des financements à fin 2022). Cependant, la part des banques islamiques dans le total des prêts au logement était de 7,9 % fin 2022, en hausse de 19,6 % en glissement annuel, et en hausse par rapport à presque zéro en 2018. En comparaison, les prêts au logement conventionnels ont chuté de 1,5 % au cours de la même période.
Toutefois, selon Fitch Ratings le marché de la finance participative au Maroc souffre de plusieurs obstacles. Parmi les défis auxquels le secteur est confronté figurent : un écosystème et une réglementation de la finance islamique sous-développés, une offre de produits islamiques limitée, une petite base de capital des banques islamiques, le manque de sensibilisation et de compréhension par le public des produits de la finance islamique et enfin le manque de confiance dans la conformité à la charia de ces banques.