Par Ilyas Aribi
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L’armée algérienne cherche en toute urgence une riposte appropriée pour contrer la menace des drones marocains notamment des drones israéliens qui sont livrés en grande quantité au Maroc depuis 2021. Des drones qui ont fait un carton plein contre les milices armées du Polisario en neutralisant nombre de leurs équipements et plusieurs de leurs unités armées. Face à ce danger grandissant des drones marocains, l’armée algérienne a accéléré ses négociations à l’étranger pour acquérir en toute urgence des radars de détection anti-drones. Ces négociations ont commencé depuis fin 2022 avec essentiellement des fournisseurs chinois et français.
Lors de sa visite stratégique à Paris fin janvier dernier, le patron de l’Institution militaire en Algérie, Saïd Chengriha, a beaucoup insisté auprès de ses homologues militaires français sur la nécessité pour l’Algérie de se doter rapidement de ses radars que l’armée française avait commencé à expérimenter récemment en les installant sur les véhicules de l’avant blindés afin d’effectuer des tirs capables de détruire les drones.
Les négociations avec les partenaires français ont pris un sérieux « coup de grisou » pour reprendre la terminologie du président français Emmanuel Macron en raison de la nouvelle crise politique et diplomatique née au lendemain de l’affaire dite d’Amira Bouraoui, cette opposante franco-algérienne évacuée par la France du territoire tunisien où elle était séquestrée de force pour être extradée vers Alger.
Cette impasse a contraint les militaires algériens à se rabattre sur la Chine pour tenter d’obtenir des systèmes anti-drones. Mais là encore, il s’avère que les fournisseurs chinois sont peu enclins à vendre ces technologies étant donné que la Chine s’est imposée comme l’un des plus importants vendeurs de drones militaires dans le monde, notamment en Afrique du Nord. Le Maroc figure parmi ses clients tout comme l’Algérie et vendre des systèmes qui exploitent les déficiences de leurs propres drones, les chinois ne semblent guère être convaincus par la justesse de cette démarche. Ce qui place bel et bien l’armée algérienne dans une situation très périlleuse du point de vue purement tactique face à la menace élevée du déploiement de drones militaires sophistiqués dans la région.