Par Ilyas Aribi
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L’affaire dite Amira Bouraoui, une opposante franco-algérienne ayant fui l’Algérie pour s’établir à Paris, et la nouvelle violente crise provoquée par les autorités algériennes contre la France ne sont que des manœuvres machiavéliques qui entrent dans le cadre d’une stratégie de déstabilisation majeure visant à saper les efforts de rapprochement de la France avec le Maroc, attestent à Maghreb-intelligence de nombreuses sources algériennes bien introduites au sein du sérail algérien.
Selon ces sources, le régime algérien craint beaucoup l’amorce d’un processus de réconciliation entre Paris et Rabat que le président français Emmanuel Macron tente de mettre en place depuis la fin de l’année 2022 afin de sortir les relations franco-marocaines d’une impasse qui dure depuis 2021. Alger a appris à travers ses différents canaux en France que le président français Emmanuel Macron négociait avec les autorités marocaines un important voyage officiel à Rabat au cours de ce mois de février 2023.
Ce voyage devait permettre à la France de tourner la page des tensions et incompréhensions avec le Maroc. Mais cette démarche n’était guère du goût d’Alger qui est hostile à tout réchauffement des relations diplomatiques et politiques entre la France et l’ennemi juré le voisin marocain. A Alger, les « décideurs » soupçonnent certains conseillers de l’Elysée et le patron de la DGSE, les services secrets français, Bernard Emié d’œuvrer secrètement pour influencer Emmanuel Macron et l’entraîner dans une réconciliation avec le Maroc qui affaiblirait de facto l’axe Alger-Paris que le régime algérien veut ériger exclusivement comme une riposte brutale à l’expansionnisme marocain dans la région avec l’appui d’Israël et des Etats-Unis.
Une riposte qui n’aurait plus aucune efficacité ni sens si Macron scelle définitivement la réconciliation avec le régime marocain. Et c’est dans ce contexte qu’Alger a voulu faire éclater sa colère contre certains membres de l’entourage d’Emmanuel Macron qu’elle accuse de « servir les agendas du Makhzen » marocain au détriment des intérêts stratégiques du nouveau partenariat avec l’Algérie.
C’est dans ce contexte que l’opération Amira Bouraoui a été lancée depuis Alger pour tenter de « saboter » ou du moins de « perturber » grandement l’agenda officiel de l’Elysée et pousser ainsi Emmanuel Macron à reprendre en main le dossier algérien tout en gelant son projet de visite à… Rabat. C’est du moins l’objet inavoué des autorités algériennes dans cette nouvelle croisade anti-française.