Mais qu’est-ce qui arrive exactement au Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) que préside Amina Bouayyach?
Ce conseil, renouvelé et institué par la Constitution de juillet 2011, avait pour habitude de pondre de précieux études et rapports qui aident à recadrer ou tracer des politiques publiques sur plusieurs aspects et thématiques. Depuis quelque temps, cette époque semble révolue et ce conseil se met à faire du surplace, pour ne pas dire du n’importe quoi en mobilisant des ressources humaines et matérielles.
Dernier exemple en date: le CNDH a convoqué des journalistes et diverses personnalités à Rabat pour présenter l’une de ses dernières études qui porte sur l’accès à la justice des étrangers vivant au Maroc. Une belle initiative, s’étaient dit les personnes conviées à cette activité, mais qui ont dû vite déchanter.
Explication: ladite étude a été élaborée en quatre mois, soit entre septembre et décembre de l’année 2018. «C’est comme si le CNDH ne savait pas que la pandémie du Covid-19 et les crises qu’elle a engendrées avaient eu lieu. Toute étude qui n’en tient pas compte n’a aucune légitimité», commente un expert marocain.
Mieux que cela. D’après les sources de Maghreb-Intelligence, ladite étude a été confiée à deux magistrats qui sont toujours en exercice et dont les conclusions pourraient de ce fait être remises en doute.
Cela dit, le CNDH ne pipe pas un mot sur ce qu’a coûté une telle étude, élaborée en partenariat avec le Haut commissariat aux réfugiés (HCR, antenne marocaine).
Et qu’en retient-on en fin de compte? Rien. Sinon, cette vague recommandation du CNDH de mettre en place un mécanisme spécial dédié à faciliter l’accès des étrangers à la justice.