Par Jérôme Galveli
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L’actuel patron de la Police algérienne, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), Farid Zineddine Bencheikh, fait l’objet d’une enquête minutieuse initiée par les services secrets algériens depuis le début de l’été 2022. Une enquête qui le soupçonne de « collusion avec des intérêts étrangers » en fournissant des informations sensibles à des entités relevant des services secrets français.
L’enquête a commencé, selon nos sources, lorsque l’un des plus proches collaborateurs du patron de la Police algérienne, un dénommé S. Laouar, a séjourné à Paris au mois de juin 2022 sans aucun motif valable ni « le moindre ordre de mission ». En clair, il s’agit d’un déplacement purement privé et inattendu d’un collaborateur de Farid Zineddine Bencheikh. Inattendu parce que, selon nos sources, ce déplacement parisien était intervenu dés la fin de la visite de travail du patron de la DGSN algérienne à Rome en Italie à la fin du mois de mai 2022.
Lors de cette visite, Farid Bencheikh, avait examiné, avec son homologue italien, Lamberto Giannini, les moyens de renforcer les mécanismes de coopération policière entre les deux pays, notamment dans le domaine de la lutte contre le crime organisé transfrontalier et le développement des capacités policières dans les différentes disciplines.
Farid Zineddine Bencheikh a effectué sa visite à Rome les 29 et 30 mai 2022. A la fin de cette visite officielle, le patron de la Police algérienne a dépêché son plus proche collaborateur à Paris en France portant une valise contenant des documents officiels. Cette escale parisienne n’était pas inscrite dans l’agenda du patron de la Police algérienne et aucune instance des autorités algériennes n’avait été informée préalablement de ce voyage privé qui a soulevé de nombreuses interrogations notamment au sein des services secrets algériens qui ont instruit rapidement une enquête sur la base d’alerte parvenant de leurs agents déployés à Paris qui ont surveillé ce collaborateur de Farid Zineddine Bencheikh en constatant de visu plusieurs de ses rencontres suspectes.
Cette enquête a été gérée discrètement, mais elle avait fortement discrédité le patron de la Police algérienne qui demeure intouchable en dépit de ses pratiques occultes en raison de la protection dont il jouit de la part du président algérien Abdelmadjid Tebboune qui a fait de lui l’un des piliers de son clan. Une impunité qui explique aujourd’hui pourquoi les rapports sont si tendus et électriques entre les « services » et la « Police » en Algérie.