Par Ilyes Aribi
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Les autorités algériennes ont commencé à concrétiser leur engagement pris en faveur du Président français Emmanuel Macron lors de sa dernière visite officielle à Alger et Oran à la fin du mois d’août 2022. Plusieurs opérations d’expulsion de ressortissants algériens ou de délinquants algériens en situation irrégulière sur le sol français ont été débloquées et validées par les autorités consulaires algériennes. Depuis le début du mois d’octobre, plusieurs laissez-passer consulaires (LPC) ont été délivrés par les divers consulats algériens rendant ainsi possible l’expulsion des ressortissants algériens faisant l’objet d’une procédure d’éloignement du territoire français.
Les nouvelles facilitations accordées par les autorités algériennes sont vécues comme un véritable soulagement à Paris où les dirigeants français sont confrontés depuis de nombreuses années à la problématique de la complexité d’expulser des migrants irréguliers ou des délinquants dangereux pour l’ordre public.
En 2019, Emmanuel Macron avançait, dans une interview à l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles, l’objectif de porter à 100 % le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF). Or, sans l’aide de l’Algérie, cet objectif ne sera jamais concrétisé. Et pour cause, les algériens sont les premiers migrants irréguliers ou impliqués dans des faits de délinquance concernés par les OQTF.
Il est à signaler qu’en 2019, les LPC accordés par l’Algérie avaient permis 1 652 éloignements forcés. Mais dès l’année suivante, les autorités algériennes ont mis un coup de frein, se contentant d’en accorder 389 en 2020, 34 en 2021 et 5 sur les deux premiers mois de 2022. Grâce à la nouvelle réconciliation avec le régime algérien, la France a relancé le rythme des expulsions et selon des sources diplomatiques algériennes contactées par nos soins, l’Algérie s’est engagée à valider l’exécution d’au moins 30 % des OQTFciblant les migrants algériens d’ici la fin de cette année 2022 et ce taux devra dépasser ensuite rapidement les 50 % à partir de début 2023 avant d’augmenter encore significativement dans un avenir proche. Ce qui ne manquera pas d’embellir le bilan de Macron dans sa lutte contre l’immigration clandestine et la délinquance impliquant des migrants étrangers.