Par Ilyes Aribi
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Le président français Emmanuel Macron a gâché la lune de miel que passait la Turquie d’Erdogan au nouveau régime algérien piloté par Abdelmadjid Tebboune. Les autorités turques ont officiellement fait savoir aux autorités algériennes leur colère et leur désapprobation face aux déclarations hostiles du président français lors de sa visite à Alger et Oran du 25 au 27 août dernier. Par le biais de leur ambassade à Alger, les autorités turques ont fait savoir officiellement aux autorités algériennes notamment à la présidence algérienne leur profonde déception face à la passivité de l’Algérie lorsque Macron s’était lancé dans une violente diatribe contre « l’impérialisme turc » en Afrique et au Maghreb.
Erdogan pensait naïvement que Tebboune était acquis à sa cause et fidèle à ce « clan » que la Turquie tente de former et de mettre en place sur le continent africain en ralliant à ses intérêts des pays dans lesquels elle investit politiquement et économiquement. Le leader de la Turquie a chargé sa diplomatie de faire entendre au Président algérien son exaspération, accusant l’Algérie de manquer à ses engagements d’amitié à l’égard de la Turquie en permettant au président français de tenir des propos hostiles et violents à l’encontre de la Turquie sur le territoire algerien.
Cette réaction d’Ankara a jeté un léger froid dans les relations algéro-turques qui étaient promises à de belles perspectives d’avenir. A Alger, Tebboune a donné des instructions pour désamorcer cette petite crise en fournissant des assurances et garanties aux partenaires turcs. Mais il faudra, visiblement du temps pour rétablir la confiance entre les deux pays car la Turquie ne semble pas tolérer « l’infidélité » de l’Algérie à travers son rapprochement avec la France, son concurrent direct sur l’échiquier géopolitique maghrébin et africain.