L’article annoncée en Une du prestigieux quotidien économique casablancais «L’économiste » dans son édition du mercredi 24 août a été sans appel pour le ministère du Tourisme.
En recueillant sur les forums de plateformes électroniques de référence mondiale, une compilation de témoignages et avis négatifs de touristes ayant visité la destination Maroc, « L’économiste » connu pour son objectivité et son sérieux a mis le doigt sur les aspects négatifs afin de pousser le ministère du Tourisme de remettre « l’expérience client au cœur du processus ».
Mais le département du Tourisme a choisi de botter en touche. Le lendemain de la publication de l’article de « L’économiste », c’est-à-dire le jeudi 25 août, le département du Tourisme s’auto-adresse un auto-satisfecit en Une du journal « Aujourd’hui Le Maroc », appartenant à la galaxie médiatique du Chef du gouvernement Aziz Akhannouch. Les pages consacrées aux résultats « fabuleux » enregistrés par le tourisme marocain sonnent comme une réponse à « L’économiste ».
Sauf que dans ce combat c’est port de fer contre pot de terre. « L’économiste » a une audience et une surface d’influence, notamment auprès du monde des affaires et des décideurs politiques, que « Aujourd’hui Le Maroc » ne possède pas.
Et justement, voilà que le premier quotidien économiste du royaume remet ça en Une de son édition du vendredi 26 août. « L’économiste » admet que certes les indicateurs du tourisme sont tous au vert. Que la destination Maroc reçoit des records d’affluence, mais rajoute un sérieux bémol nuançant les performances avancées par « Aujourd’hui Le Maroc » qui s’est mué en porte-parole de la ministre du Tourisme.
« Les trois quarts des arrivées de touristes au Maroc proviennent des Marocains Résidents à l’Etranger. Plus encore, les hôteliers et restaurateurs pratiquent des prix qui dépassent l’entendement », rapporte « L’économiste ». Il cite même un voyagiste qui affirme que les hôteliers «veulent gagner en une saison ce qu’ils ont perdu en deux ans».
Enfin, c’est la stratégie touristique qui est clairement pointée du doigt. « Le rush d’arrivées ne profite pas à l’ensemble des régions et territoires. Il y a eu concentration sur le Nord et Agadir-Taghazout. Le reste, c’est le désert de Gobi », relève non amertume l’auteur de l’article de « L’économiste ».