C’est un autre mystère sur lequel ni Rabat, ni Madrid ne veulent s’exprimer. Fin juin dernier, l’Espagne avait commencé à exporter du gaz vers le Maroc à travers le Gazoduc Maghreb-Europe (GME). Le gaz exporté au Maroc provient, de sources officielles, du marché international et est acheminé pour regazéification en Espagne avant d’être renvoyé au Maroc en flux inversé via le GME.
Et c’est tout ce que les deux capitales ont accepté de communiquer, taisant aussi bien le coût que cela a occasionné pour toutes les parties que la provenance du gaz en question. Madrid a juste clamé haut et fort qu’il ne s’agit nullement de gaz algérien après les menaces de la junte militaire d’Alger.
Le Qatar comme pays fournisseur? C’est une piste qui a fortement été mise en avant. Les Etats-Unis? Fort probable aussi. «A-t-on seulement pensé une instant au gaz russe?», s’interroge une source informée consultée par Maghreb-Intelligence et qui n’écarte pas une telle piste.
«Les relations entre Rabat et Moscou n’ont pas été affectées par le conflit entre la Russie et l’Ukraine et il n’y a pas de raison pour que Moscou ne fournisse pas de gaz au Royaume, via l’Espagne et le GME», explique la même source.
De toutes les manières, depuis qu’Alger s’est mise en rogne contre l’Espagne à cause de la nouvelle position du gouvernement Sanchez sur le dossier du Sahara, le gaz algérien est en perte de vitesse par rapport aux marchés américain et russe.
À la mi-juillet, selon des statistiques officielles espagnoles, les Etats-Unis étaient devenus les premiers fournisseurs de l’Espagne à raison de 30%, suivis de près par les russes avec 24%.