Le crash de l’avion de la compagnie aérienne libyenne Afriqiyah risque d’attirer des ennuis à son directeur, Sabri Saad Shadi, connu pourtant pour avoir été l’un des artisans de la reconstruction de la flotte aérienne libyenne, après la levée de l’embargo américain et international en 1999.
Cependant l’absence de Saad Shadi après ce drame aérien a suscité beaucoup d’interrogations. Surtout que les 104 passagers et membres d’équipage sont tous morts, à l’exception d’un enfant miraculé de 8 ans de nationalité néerlandaise. Et c’est curieusement le ministre des Transports, Mohamed Zidane, qui s’est empressé de donner une conférence de presse, où il a vite fait d’écarter l’hypothèse de l’acte terroriste.
Pourtant, l’appareil qui s’est désintégré à quelques mètres du sol, est un Airbus fraîchement acquis en 2009 par la compagnie libyenne Afriqiyah, créée en 2001 et détenue par le gouvernement libyen. C’est l’accident le plus meurtrier après celui de décembre 1992 lorsqu’un Boeing 727 de l’autre compagnie, la Libyan Arab Airlines, s’était écrasé près de Tripoli, faisant 157 tués. Mais, à cette époque, la Libye était confrontée à un embargo international, militaire et aérien, qui limitait drastiquement ses capacités d’approvisionnement en pièces détachées.
Paradoxalement, c’est durant cette décennie 90 de blocus international que le génie des mécanos libyens s’est le mieux déployé. Obligés de se débrouiller avec les moyens de bord, les responsables de l’aéronautique libyenne se ravitaillaient partout où ils le pouvaient. Lieu de tous les trafics, l’île proche de Malte offrait le chemin discret pour pièces de rechange et gadgets technologiques en tous genres. Ainsi, les mécaniciens libyens ne manquaient de rien ou presque…
A tel point que l’imprévisible colonel Mouammar Kadhafi se faisait toujours accompagner, durant ces années d’isolement international, de mécanos à bord de son avion. C’est comme ça que les mécaniciens libyens arrivaient à s’en sortir malgré le dur embargo.