Le général Abdelghani Rachedi, promu récemment général-major dans le sillage des promotions des officiers militaires orchestrées et validées par le régime algérien le 4 juillet dernier, est dans le viseur du puissant patron de l’armée algérienne, Said Chengriha. Ce dernier a officiellement ordonné la mise à la retraite de ce général qui dirige le renseignement intérieur algérien depuis avril 2020 en succédant au controversé général Wassini Bouazza, l’ex-cerveau du clan du défunt Gaid Salah.
Selon nos sources, Said Chengriha a ordonné la mise à la retraite de Rachedi et veut le mettre sur la touche en raison de sa proximité jugée trop encombrante et troublante avec certains conseillers influents d’Abdelmadjid Tebboune. Chengriha a motivé également sa décision par l’inexpérience de Rachedi et son bilan très modeste à la tête du renseignement intérieur. Le chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne veut à tout prix remplacer le général Abdelghani Rachedi par un autre officier beaucoup plus « fidèle », « discipliné » et « obéissant » de l’institution militaire algérienne.
Said Chengriha voit d’un très mauvais oeil tout rapport « toute liaison » entre des officiers militaires supérieurs et des politiques occupant des fonctions au sein du Palais présidentiel d’El-Mouradia. Cependant, contre toute attente, Abdelghani Rachedi a survécu encore au rouleau compresseur de Chengriha grâce à ses soutiens dans l’entourage de Tebboune. Le président algérien est intervenu personnellement pour bloquer la mise à la retraite de Rachedi pour le maintenir encore au pouvoir, mais pour calmer la colère de Chengriha, Tebboune a élaboré un stratagème : confier à Rachedi une autre direction des services secrets algériens pour l’éloigner des radars de l’Etat-Major de l’ANP.
Mais rien ne garantit pour autant que Rachedi restera longtemps à l’abri des frustrations du puissant patron de l’institution militaire algérienne car lorsque ce dernier place un détracteur ou adversaire dans son viseur, il finit souvent par le « décapiter ».