Les autorités algériennes travaillent discrètement sur un nouveau projet dont le premier objectif est de discréditer le Maroc, le voisin ennemi, et lui faire définitivement de l’ombre. Ce projet concerne la création d’une future fondation qui sera entièrement consacrée à la défense et la promotion de la cause palestinienne dans le monde. Son siège sera basé à Alger et le président algérien Abdelmadjid Tebboune sera son président d’honneur. Cette fondation bénéficiera de financements algériens conséquents, a-t-on pu confirmer auprès de plusieurs sources algériennes bien informées. Et elle sera dotée de tout un organigramme qui sera étroitement lié aux organes diplomatiques et sécuritaires de l’Etat algérien.
Selon nos sources, une première proposition a été formulée pour domicilier cette fondation au sein même de la Grande Mosquée d’Alger. Mais, pour l’heure, cette idée n’a pas été encore validée officiellement, assurent nos sources.
Le projet de cette fondation est de détrôner le comité Al-Qods créé en 1975 créé à Rabat par le défunt monarque marocain Hassan II pour dénoncer « la volonté d’Israël d’occuper, de judaïser et d’altérer les monuments de civilisation musulmans et chrétiens de la ville d’Al-Qods, partie intégrante des territoires palestiniens occupés et capitale de l’État palestinien ».
Depuis la normalisation des relations politiques et diplomatiques entre le Maroc et Israël en décembre 2020, les autorités algériennes ont estimé que le talon d’Achille de « l’ennemi marocain » sera inévitablement la question palestinienne qui est depuis 2021 massivement instrumentalisée et évoquée par le pouvoir algérien dans ses attaques successives à l’encontre de la monarchie marocaine. L’Algérie espère devenir ainsi le leader arabe sur le front du soutien à la cause palestinienne. Une cause qui mobilise beaucoup sur le front interne en Algérie et qui demeure, aux yeux des dirigeants algériens, un important vecteur de mobilisation dans la « rue arabe ». Après la série de normalisations des relations diplomatiques entre divers pays arabes et Israël, le pouvoir algérien exploite la carte de la « différence » pour vendre l’image d’un pays qui incarne « le dernier bastion de la résistance contre le sionisme ». Un argument avec lequel les autorités algériennes espèrent gagner la sympathie et le respect des opinions publiques du monde musulman.
Notons enfin que l’Algérie est actuellement très active au sujet de la question palestinienne. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a réuni mardi 5 juillet à Alger le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, une rencontre «historique» qui intervient après «plusieurs années de froid», a expliqué la télévision nationale algérienne. Des représentants de l’Autorité palestinienne et du mouvement Hamas ont également assisté à cette rencontre, a précisé la même source. Abbas et Haniyeh se trouvaient à Alger pour assister aux festivités marquant le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.