Le général Abdelghani Rachedi, l’actuel patron de la Direction Générale de la sécurité intérieure (DGSI), le renseignement intérieur algérien, est devenu l’enjeu majeur du futur rendez-vous incontournable qui régit les rapports de force au sein du régime algérien, à savoir le 5 juillet prochain. A la veille de chaque 5 juillet, fête de l’Indépendance du pays, une cérémonie de remise de grades et de médailles à des officiers de l’Armée nationale populaire (ANP) est organisée traditionnellement par la Présidence algérienne et le ministère de la Défense Nationale au Palais du Peuple à Alger. Cette cérémonie est plus que solennelle, elle est un moment clé dans la composition du pouvoir algérien.
Et pour cause, chaque 4 juillet, le pouvoir algérien offre des promotions aux hauts gradés et officiers les plus influents du pays. Les bénéficiaires de ces promotions sont considérés de facto comme les véritables détenteurs du pouvoir en raison de leur emplacement stratégique sur l’échiquier politique du pays. Les généraux ou officiers exclus de ces rétributions sont classés également dans la catégorie des éjectés et des parias ayant perdu leur influence. Dirigée par le Président de la République et le Chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, cette cérémonie est le moment qui fait rêver tous les dirigeants de l’institution militaire et appareils sécuritaires du pays. Les plus ambitieux dirigeants du pays retrouvent dans ce moment la consécration de leur ascension.
Cette année 2022, c’est le devenir d’Abdelghani Rachedi qui soulève des interrogations car de nombreuses voix au sein du régime algérien réclament son changement et son remplacement par un autre dirigeant beaucoup plus connaisseur et habitué au monde du renseignement. En place depuis fin avril 2020, le général Abdelghani Rachedi est devenu une pièce maîtresse du système Tebboune. Très apprécié par le président algérien, il bénéficie aussi de sa confiance et jouit de l’appui de plusieurs de ses proches comme les enfants du Chef de l’Etat. Mais l’ex-attaché militaire algérien à Abu Dhabi et l’ex-haut cadre dirigeant de l’Académie militaire de Cherchell, le plus prestigieux établissement militaire du pays, n’est pas à propreprement parler un enfant des « services ». Cette posture lui vaut de nombreuses critiques et Tebboune subit beaucoup de pressions pour accepter son remplacement par un autre général qui sera plébiscité par les services secrets.