Le rétablissement des relations diplomatiques avec le Maroc est une option que les autorités algériennes envisagent uniquement si certaines conditions préalables sont réunies. C’est du moins ce qui ressort du contenu des récents échanges tenus entre des émissaires saoudiens et des représentants du pouvoir algérien. A la suite d’une médiation saoudienne mise en place pour proposer une réconciliation entre l’Algérie et le Maroc, le régime algérien a formulé plusieurs points et conditions qui lui semblent indispensables pour amorcer tout dégel des tensions entre les deux pays. Et parmi les principales conditions communiquées par les autorités algériennes aux médiateurs saoudiens, nous retrouvons l’exigence d’un engagement solennel de la part du Maroc qu’il renonce à toute coopération sécuritaire et militaire avec Israël.
Cette alliance maroco-israélienne est vécue par Alger une menace très dangereuse contre sa stabilité et sa sécurité nationale. Alger affirme qu’elle ne pourra jamais accepter que son voisin de l’ouest ait des relations avec Israël pour développer des projets militaires ou sécuritaires communs. Les dirigeants algériens sont profondément convaincus que les Israéliens pourront s’en prendre très facilement à l’intégrité territoriale du pays ou alimenter des foyers de tension pour affaiblir dangereusement l’Algérie.
Face à l’insistance des médiateurs saoudiens, les dirigeants algériens ont répondu avec une fixation inédite sur les dangers insoupçonnés des relations israélo-marocaines. C’est dire que les négociations concernant un probable retour à la normale entre Alger et Rabat seront ardues et très complexes. Les pourparlers se poursuivent et plusieurs entrevues sont prévues dans les semaines à venir à Alger, Riyad et même à Tunis, a-t-on pu confirmer, entre des émissaires saoudiens et des représentants de l’establishment algérien.