Dans la plus grande discrétion, la diplomatie saoudienne a lancé une nouvelle offensive diplomatique en Algérie pour convaincre les dirigeants algériens d’accepter sa proposition de médiation avec le Maroc. L’Arabie Saoudite est revenue à la charge ces jours-ci pour persuader Alger de la nécessité de se réconcilier avec le Maroc et d’en finir avec cette hostilité permanente à l’égard de son voisin de l’ouest.
La médiation saoudienne a proposé des rounds de négociations pour amorcer un véritable processus « de retour à la normale » entre le Maroc et l’Algérie alors que ces deux pays n’entretiennent officiellement plus aucune relation diplomatique depuis fin août 2021. Pour l’Arabie Saoudite, sans le rétablissement des relations bilatérales entre l’Algérie et le Maroc, la réussite du prochain sommet Arabe d’Alger prévu au début du mois de novembre prochain est totalement compromise.
Le niveau de représentation de plusieurs pays arabes notamment des Monarchies du Golfe risque d’être historiquement bas si l’Algérie maintient des relations houleuses, presques guerrières avec le Maroc, un pays jugé comme « pivot » dans la Ligue Arabe. Selon nos sources, la relance de l’offre saoudienne intervient depuis plus d’une semaine lorsque le président algérien Abdelmadjid Tebboune a fait part de son souhait de se rapprocher encore davantage de Riyad en y organisant une visite d’Etat au cours de laquelle il désire rencontrer les principaux dignitaires du Royaume Saoudien. Cette visite qui a été actée n’a pas été encore programmée en raison principalement de l’obstination d’Alger à refuser toute discussion sur son « conflit » larvé avec le Maroc, certifient enfin nos sources. Le forcing saoudien commence ainsi à se faire sentir à Alger et plusieurs voix s’élèvent au sein du sérail algérien pour lancer « des appels à la raison » : l’Algérie est-elle toujours gagnante en maintenant sa position totalement hostile au Maroc ? Le doute commence à s’installer dans l’esprit de certains dirigeants algériens et le lobbying de l’Arabie Saoudite y est pour quelque chose dans cette nouvelle posture.