Une fois n’est pas coutume. L’armée populaire algérienne a opté pour Paris afin de procéder une grande opération de Com. En effet l’opération « ravalement de façade » a été confié, selon les sources de Maghreb-intelligence, au général M’henna Djebbar à la tête Direction générale de la lutte contre la subversion (DGLS) depuis novembre 2021.
Celui qui a pu, en janvier 2022, placer dans l’hebdomadaire parisien Jeune Afrique un article tout élogieux sur lui-même a réussi cette fois-ci vendre, sur le même support, un article sur la « mue », « la révolution silencieuse » et « changement majeur » de l’armée algérienne.
L’article commence par brosser un portrait au vitriol de l’ancien vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, qualifié de « brutal, offensif et omniprésent sur la scène politique ». Au contraire, Jeune Afrique fait briller les étoiles du général Saïd Chengriha, actuel patron de l’ANP, jugé « discret, peu intrusif et ne cherchant pas les feux de la rampe ». En un paragraphe et deux phrases, l’hebdomadaire dégrade le défunt général et promeut le nouveau chef de l’armée.
Cela dit, la ficelle est trop grosse. Les stratèges de l’opération Com de l’armée prennent les lecteurs algériens pour des poissons rouges. Ils feignent d’oublier que c’est Gaïd Salah qui a imposé Abdelmadjid Teboune à la présidence de l’Etat. Ils font semblant d’oublier que c’est également Gaïd Salah qui a bombardé Saïd Chengriha au poste de patron de l’armée de terre et l’a donc mis sur les rails de sa propre succession.
Ce « ravalement de façade » contenait une autre contrevérité de taille. Celle de présenter le général Saïd Chengriha comme peu porté sur la chose politique. Dans les faits, il ne se passe pas un seul jour sans que le généralissime n’intervienne aussi bien dans la politique, que dans le sport ou encore dans l’économique. Les éditoriaux à répétition de la revue El Djeich en témoignent ainsi que les apparitions télévisées du chef d’état-major de l’ANP.
En fait, la seule refonte à laquelle se sont livrés les nouveaux hommes forts de l’armée algérienne est celle d’un grand règlement de compte contre le clan de Gaïd Salah.