Depuis la chute du clan présidentiel des Bouteflika, l’Algérie peine à attirer des investissements chinois. Pis encore, la Chine s’est détournée de l’Algérie pour consacrer ses plus gros projets en Egypte, Nigeria, Congo et même… le Maroc. Cette situation inquiète au plus haut sommet du pouvoir algérien et des rapports circonstanciés ont été réclamés à l’ambassade d’Algérie à Pékin pour comprendre les raisons de cette « distance » que les entreprises chinoises sont en train d’observer à l’égard de l’Algérie depuis 2019. A l’époque de Bouteflika, les grosses entreprises chinoises se bousculaient pour s’implanter dans le pays et prendre le part du gâteau algérien. Mais depuis le départ du régime Bouteflika, la situation a diamétralement changé.
De nombreux gros projets sont à l’arrêt comme le méga-projet du projet de Cherchell ou la future autoroute des hauts-plateaux qui devaient être imaginée en partenariat avec des groupes chinois pour désenclaver plusieurs régions de l’intérieur du pays. Depuis 2020, tous les projets lancés par le régime Tebboune n’ont attiré que des petites ou de moyennes entreprises chinoises comme c’est le cas avec le projet de l’exploitation des gisements de phosphates de Tébessa ou celui du gisement de fer de Ghara Djebilet à Tindouf, deux méga-projets qui ont attiré de petites compagnies chinoises incapables de ramener des capitaux solides en devises à l’Algérie.
Face à cette situation, la présidence algérienne a donné des instructions fermes à Sonatrach et toutes les autres sociétés étatiques activant dans les autres domaines de l’économie nationale pour avantager les entreprises chinoises dans les marchés publics. Tout doit être fait pour séduire à nouveau les partenaires et chinois et regagner leur confiance. Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a été dépêché fin mars dernier à Pékin pour renouer le dialogue et rassurer les partenaires chinois sur les intentions amicales du nouveau régime algérien. Lamamra avait pour mission de convaincre la Chine de redynamiser l’intérêt chinois pour l’Algérie au moment où les capitaux chinois désertent le pays et s’orientent vers d’autres pays africains. Et pour l’heure, rien ne semble que cette « mission séduction » a porté ses fruits car du côté de Pékin, la méfiance est toujours de mise à l’égard de ce régime algérien instable et de plus en plus impopulaire aux yeux des partenaires étrangers.