Avant d’élaborer un partenariat stratégique avec Rome, Alger a fourni des assurances à Moscou en lui expliquant les grands axes de sa stratégie tournée uniquement vers le business sans se compromettre politiquement avec la campagne européenne hostile à la Russie. Selon diverses sources diplomatiques algériennes contactées par nos soins, l’ambassadeur de Russie à Alger a été reçu préalablement par plusieurs hauts responsables algériens pour lui expliquer les avancées de la stratégie algérienne vis-à-vis du partenaire italien. Certaines de ces rencontres ont demeuré informelles comme les entretiens secrets avec des conseillers du Palais Présidentiel d’El-Mouradia dépêchés par Tebboune pour rencontrer régulièrement l’ambassadeur russe.
Tebboune s’est, par ailleurs, entretenu à maintes reprises avec le représentant du Kremlin à Alger pour lui assurer que l’Algérie ne ralliera jamais le camp occidental en dépit de ces efforts de lobbying en faveur de l’Italie, l’un des grands pays européens qui entretient des relations empoisonnées avec le régime de Poutine depuis le début de la guerre en Ukraine.
Bien avant l’arrivée de Mario Draghi à Alger ce 11 avril, l’ambassadeur de Russie a été reçu par le président du Parlement algérien et du Conseil de la Nation (Sénat), deuxième personnage de l’Etat algérien. Ces rencontres de haut niveau ont été préparées pour que l’Algérie puisse afficher son plein soutien politique au grand allié russe. Pour Alger, il ne faut surtout pas que Moscou doute de sa loyauté et pour ce faire, l’Algérie veut tout prix établir un équilibrisme délicat consistant à nouer des alliances pragmatiques avec certains pays européens comme l’Italie sans pour autant renier son soutien actif à Moscou.