Depuis plus de 48 heures, un enregistrement audio retraçant l’intégralité des échanges qui se sont déroulés entre le président algérien Abdelmadjid Tebboune et Anthony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, a provoqué un buzz inédit sur les réseaux sociaux suscitant au passage de nombreuses spéculations. De nombreux algériens ont cru savoir que cet enregistrement a été fuité par les autorités américaines qui ont voulu faire un coup tordu au régime algérien.
En réalité, ces rumeurs sont totalement infondées et Maghreb-intelligence a pu confirmer auprès de plusieurs sources concordantes que cet enregistrement sonore a été fuité par des sources sécuritaires à 100 % algériennes. Le Département d’Etat des Etats-Unis ou l’Ambassade américaine à Alger n’ont strictement aucun lien avec cette fuite inédite. Le Département d’Etat américain avait, d’ailleurs, publié sur son site internet quelques heures après l’achèvement de la visite d’Anthony Blinken à Alger un compte-rendu détaillé des échanges qui se sont déroulés avec Tebboune au Palais présidentiel d’El-Mouradia.
Pourquoi recourir ainsi à un enregistrement sonore ? En vérité, le coup est venu des services algériens qui ont voulu, attestent nos sources, démontrer que le Président Tebboune a parlé franchement, ouvertement et sans aucun stress à Antony Blinken. L’objectif de cette opération était de dévoiler la maîtrise de Tebboune de cette rencontre stratégique avec le chef de la diplomatie américaine. Un Président algérien calme, serein et sûr de lui, c’est cette image que des lobbys sécuritaires algériens ont voulu transmettre à l’opinion publique nationale. Un président apprécié par les Américains et entretenant des relations cordiales avec la première puissance mondiale.
Mais, il s’avère que cette opération a échoué lamentablement puisque l’effet boomerang a fini par rattraper ses initiateurs. Les Algériennes et Algériens n’ont pas du tout retenu cette image de leur président et se sont davantage interrogés sur la pertinence des propos de Tebboune que sur sa capacité à gérer les enjeux de sa première rencontre avec le représentant de la Maison-Blanche. Les initiateurs de cette campagne publicitaire extravagante ont raté visiblement leur ultime objectif.