le général Said Chengriha, chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne, a multiplié les contacts avec ses interlocuteurs militaires russes cette dernière semaine. Le patron de l’institution militaire algérienne a rencontré, au moins à deux reprises, le colonel en charge du bureau de sécurité militaire de l’ambassade de Russie à Alger. Les rencontres ont tourné essentiellement autour de la coopération algéro-russe dans le très sensible dossier malien qui ne cesse de connaître des complications inquiétantes en raison du bras-de-fer opposant la junte malienne à la France et les autres pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
L’Algérie est particulièrement inquiète par le vide que vont laisser les forces militaires françaises après leur retrait programmé du territoire malien et Chengriha étudie avec les russes les solutions qui seront apportées en soutien aux autorités maliennes contre la menace des groupes terroristes.
Pour rappel, la France, ses alliés européens et le Canada ont annoncé ce jeudi 17 février 2022 un retrait coordonné de leurs forces militaires présentes au Mali dans le cadre de la lutte contre les groupes djihadistes. Les tensions diplomatiques de ces dernières semaines entre Paris et Bamako ont abouti à cette décision. Neuf ans après le lancement de l’opération militaire Serval au Mali, le président français Emmanuel Macron a confirmé le retrait « ordonné » des troupes françaises. L’annonce a été faite jeudi 17 février, avant l’ouverture d’un sommet Union européenne-Union africaine, à Bruxelles.
Quelque 4 600 militaires français sont déployés dans la bande saharo-sahélienne, dont 2 400 au Mali.