La visite, la semaine dernière à Rabat, de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a été très suivie à Madrid. Et pour cause. Ce voyage intervient au moment où les relations entre l’Espagne et le royaume chérifien passent par des moments critiques.
D’après des sources bien informées à Madrid, la présidence du gouvernement espagnol a été embarrassé par la tonalité très amicale » de la virée d’Ursula von der Leyen à Rabat. D’ailleurs, ses entretiens avec le chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch et avec son ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita « se sont déroulés dans un climat très détendu et franchement amical », rapporte un membre de la délégation européenne.
D’après les sources de Maghreb-intelligence, les autorités espagnoles craignent que le Maroc n’ait plus besoin de leurs bons offices auprès des instances européennes. Les mêmes sources affirment que ces dernières années, Madrid a, à plusieurs reprises, joué aux intermédiaires pour défendre les intérêts du Maroc à Bruxelles. Sauf que ces intérêts, nous précisent un responsable marocain, avaient toujours un lien avec l’Espagne. « C’est le cas des dossiers de la pêche et de l’immigration clandestine qui sont des sujets de la plus haute importance pour Madrid.
Entre le Maroc et l’Union européenne, les relations sont loin d’être un long fleuve tranquille. A intervalles réguliers, des crises surgissent concernant notamment la position du parlement européen sur des sujets comme le Sahara occidental, l’immigration clandestine ou encore les exportations agricoles.
D’ailleurs, la dernière fois qu’un président de la Commission européenne a mis les pieds à Rabat, c’était en mars 2013 et c’était José Manuel Durao Barroso.