Rien ne prédestinait le jeune Mohamed Saâd Hassar à devenir un jour l’un des hommes qui comptent dans le royaume chérifien. « Certes bien né », le bachelier du lycée Descartes pouvait tout au mieux espérer prendre la tête d’un office et d’une administration publique. [onlypaid]
D’ailleurs, Mohamed Saâd Hassar souffrait de deux handicaps. Le premier, c’est celui de ne pas appartenir à la génération Mohammed VI –né en 1953- et le deuxième ses études, puisqu’il est diplômé de l’Ecole Spéciale des Travaux Publiques de Paris -ESTP-, école pas vraiment cotée au Maroc. Mais le destin de Saâd Hassar qui a été, à 27 ans, bombardé directeur de développement à l’Office d’exploitation des ports, a changé quand Hassan II le repère et le nome chargé de mission au cabinet royal en 1990, avant de lui confier la supervision de la réalisation de l’Université Al Akhawayne et de la ville satellite de Sala Al Jadida. Mais, c’est réellement en 1998 que la carrière du neveu d’Abdelkrim El Khatib -fondateur du PJD- et du général de corps d’armée Housni Benslimane se met véritablement sur les rails. En charge de l’administration de la Conservation foncière, du Cadastre et de la Cartographie, il sait dans les moindres détails à qui appartiennent les biens immobiliers au Maroc. Il est également au fait de toutes les transactions qui ont lieu que se soit en milieu rural ou urbain. D’après les observateurs, l’administration stratégique de la Conservation foncière a connu sous sa direction une modernisation au pas de charge. Il la fait passer d’une officine vieillotte et lourde à une machine moderne et efficace. Il est alors récompensé en héritant du poste de Wali-directeur général des Collectivités locales. L’homme se retrouve au cœur du Makhzen politique auquel il appartient déjà par affiliation. Pendant cinq ans, Saâd Hassar tisse sa toile. Il est travailleur, méthodique et surtout discret. Mais, l’homme est également ambitieux. En 2007, il hérite du poste de Fouad Ali El Himma au ministère de l’Intérieur. Le nouveau secrétaire d’Etat ne ressemble en rien à son prédécesseur. D’ailleurs, au début, il connait quelques dérapages qui lui valent des colères royales. Lors d’une cérémonie de nomination de nouveaux walis et gouverneurs à Fès, Saâd Hassar drapé de l’habit traditionnel est prié à la dernière minute de rester en dehors du palais royal. Cela dit, l’homme a de la ressource et ne met pas longtemps à s’imposer. Aujourd’hui, tout le monde a remarqué et compris que c’était lui le véritable maître des cérémonies pour la campagne sur le référendum. Certains murmurent que Saâd Hassar lorgnerait le poste de coordinateur du prochain Conseil de sécurité prévu par la nouvelle Constitution. Une consécration pour ce descendant d’une grande lignée de serviteurs du Makhzen. [/onlypaid]
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