La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle marocaine -HACA- a frappé un grand coup jeudi soir en adoptant, par le biais du CSCA, une recommandation relative à l’utilisation des médias audiovisuels pendant la campagne référendaire sur le projet de nouvelle Constitution. Le nouveau dans cette recommandation, c’est qu’elle répond directement aux questions que se posaient plusieurs acteurs politiques à propos de l’ouverture des médias audiovisuels à ceux qui pourraient éventuellement appeler à voter non ou à boycotter la consultation populaire sur le nouveau texte constitutionnel. D’après des observateurs occidentaux qui ont l’habitude de suivre les échéances électorales au royaume chérifien depuis plus d’une trentaine d’années, c’est bien la première fois que ceux qui appelleront clairement à votre contre le projet constitutionnel seront autorisés à s’adresser au public dans les médias. D’ailleurs, la recommandation du CSCA (le Conseil Supérieur de la Communication Audiovisuelle) demande explicitement aux médias audiovisuels « d’ouvrir leurs programmes, pendant la période de la consultation référendaire, à tous les courants de pensée et d’opinion, ainsi qu’à tous les acteurs politiques, syndicaux, économiques, académiques, culturels et sociaux concernés ». Ce qui veut clairement dire que le Mouvement du 20 février et Annahj Addimocrati pourront défendre leurs points de vue, au moins une fois, aussi bien dans les médias audiovisuels publics que sur les radios privées. En outre, le CSCA a également recommandé à ces opérateurs d’assurer « un équilibre entre la pluralité des points de vue, au sein de chaque programme, sur la base d’une politique d’invitation équitable et diversifiée, dans le respect des dispositions légales en vigueur et des règles déontologiques communément admises ».
Rappelons que la HACA qui a connu un certain essoufflement ces deux dernières années, a été « reliftée » afin qu’elle puisse répondre aux attentes lors de cette période cruciale que vit le Maroc.