Faire entendre la voix et la version des victimes de viols au Maroc. C’est l’objectif, apprend Maghreb-Intelligence, d’une réunion programmée ce mercredi 23 juin avec les ambassadeurs et représentants au Maroc des chancelleries de 22 pays.
Cette rencontre, qui aura lieu à Rabat, est à l’initiative du think tank La Fondation Diplomatique présidé par Abdelaâti Habek.
Elle sera marquée par la présence et la présentation de Me Aïcha Guelaâ, avocate et présidente de l’Association marocaine de défense des victimes (AMDV).
Depuis l’éclatement des affaires de viols impliquant Taoufik Bouachrine, Soulaimane Raïssouni et Omar Radi, la voix des victimes a été occultée.
De victimes, elles ont été vilipendées et présentées comme des outils «entre les mains du régime» pour réprimer la liberté d’expression de «plumes qui dérangent».
Reporters sans frontières, AMDH et plusieurs autres ONG ont fait leur la cause des trois journalistes poursuivis, à divers degrés de gravité, pour viol.
«On veut faire taire la voix des victimes et c’est une grave ingérence dans des affaires en cours devant la justice», affirme une source au sein de l’AMDV.
«Partout, on tient à préserver la séparation des pouvoirs, sauf au Maroc où l’on tient absolument à politiser des affaires qui relèvent du droit commun», ajoute la même source.
Les ambassadeurs et représentants diplomatiques étrangers auront l’occasion, ce 23 juin, d’en savoir plus sur le calvaire qu’endurent les victimes à travers des témoignages de Sarah El Mers (affaire Bouachrine), Hafsa Boutahar (affaire Raïssouni) et Muhammad Adam (militant LGBT qui poursuit Raïssouni pour viol).