Le froid qui s’est installé entre les rebelles libyens et Alger complique sérieusement la résolution du conflit en Libye. Selon plusieurs sources diplomatiques en relation avec des chancelleries occidentales à Alger, l’Union Européenne et la Turquie sont «très déçues» par la position Algérienne qui cherche à éviter toute négociation avec le Conseil de Transition de Benghazi.[onlypaid]
Pire encore, Alger refuse carrément d’admettre que le départ de Kadhafi est aujourd’hui indispensable pour mettre fin au bain de sang en Libye. «Les turcs et les européens sont en colère contre Alger qui s’obstine à refuser de travailler avec les rebelles libyens tant que l’Otan ne quitte pas la Libye et ne cesse pas ses attaques contre les troupes de Kadhafi. Alger a même court-circuité les efforts turcs en demandant à Moscou de faire pression sur les rebelles afin qu’ils arrêtent de demander comme préalable au cessez-le-feu, le départ de Kadhafi et de sa famille », signale une source diplomatique bien au fait de ce dossier brûlant qui alimente les tensions dans les relations algéro-européennes. Selon d’autres diplomates, il est aujourd’hui clair que l’Algérie s’échine à empêcher les rebelles de renverser le régime de Kadhafi. «A Nouakchott, à la fin du mois d’avril, les rebelles libyens ont accepté de négocier sous l’égide de l’Algérie et de l’Union africaine pour prouver leur bonne foi. Mais les négociations n’ont pas abouti car Alger privilégiait nettement la position du camp Kadhafi qui demandait aux rebelles de rendre les armes et d’accepter un processus de réformes politiques dont on ne sait absolument rien sur les tenants et les aboutissants», indique une source de l’ambassade de Mauritanie à Alger. De son côté, la Turquie a fait part de son malaise par rapport à la position Algérienne qui, au nom de la stabilité au Sahel, refuse de parler de la chute du régime libyen. Ankara qui veut organiser prochainement un sommet pour faire pression sur Kadhafi afin de le pousser à accepter de quitter Tripoli sans davantage d’effusion de sang se heurte, elle aussi, à l’entêtement d’Alger. D’ailleurs, l’Algérie a d’ores et déjà signifié son désaccord avec la feuille de route de la Turquie. [/onlypaid]
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