Inoxydable, imperturbable, égal à lui-même, le général de corps d’armée Housni Benslimane à bientôt 76 ans, continue de traverser deux règnes d’un pas alerte et un esprit vif. Le patron de la gendarmerie royale depuis 1974 est en train de battre tous les records de longévité à un poste stratégique. [onlypaid]
Ce fils d’une grande famille makhzénienne est l’un des quatre militaires les plus gradés de l’armée marocaine avec Abdelaziz Bennani, Bouchaïb Aaroub et Abdelhak Kadiri. Après un bref passage par la prestigieuse académie parisienne de saint-Cyr, le jeune militaire est rapidement bombardé, en 1965, par Hassan II commandant de la Compagnie mobile d’Intervention (CMI). Il fait alors face aux émeutes de Casablanca et à l’affaire du dirigeant socialiste marocain disparu à Paris, Mehdi Ben Berka. En 1967, il devient une pièce maîtresse du dispositif sécuritaire de Hassan II en prenant la tête, pendant une période marquée par une grande répression, de la direction de la Sûreté nationale. Au début des années Soixante-dix, il est tour à tour gouverneur de Tanger et Kenitra. Au lendemain du deuxième coup d’Etat, qui a failli coûter son trône et sa vie à un Hassan II affaibli, Housni Benslimane devient commandant de la gendarmerie royale. Il bâtit alors une véritable armée au sein de l’armée. Il obtient de Hassan II tous les crédits qu’il demande. Ce corps d’armée devient une unité élitiste, quadrillant le territoire marocain. Dans les années soixante-dix, les hommes de Housni Benslimane sont très actifs au Sahara occidental où les FAR, mal équipées et mal entraînées, se font tailler des croupières par des combattants du Polisario surmotivés. D’ailleurs, c’est la gestion de l’affaire du Sahara occidental qui revient comme un boulet aujourd’hui à la face d’un Benslimane imperturbable. Après la commission rogatoire du juge français Patrick Ramaël, annulée pour insuffisance de preuves par le parquet de Paris, c’est au tour d’un juge espagnol d’activer une procédure judiciaire contre le général au tribunal national de Madrid. Si Housni Benslimane ne risque rien, il n’est pas sûr que ce «technicien de l’ordre» fasse partie du nouveau Maroc qui verra le jour après l’adoption de la nouvelle Constitution. Un indicateur de taille a été décelé ces derniers jours dans ce sens. Le général Housni Benslimane vient de mettre à la retraite plusieurs généraux de la gendarmerie, décriés pour leur mauvaise « gestion ». Il a également promu plusieurs « jeunes » à des postes de responsabilité. Ainsi, les colonels Omar Barad et Mustapha Aatiris, ont été promus dernièrement, ce qui préfigure de grands changements à venir à la gendarmerie. Le gardien Housni Benslimane va-t-il avoir enfin droit à un jubilé ?[/onlypaid]
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