En guerre ouverte contre Ennahdha, la Troïka parlementaire et l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM), Abir Moussi, présidente du Parti Destourien Libre (PDL), est en tête des intentions de vote pour le scrutin législatif selon Sigma Conseil. Avec 43.6%, le PDL devance ses “ennemis” d’Ennahdha (7%) et Qalb Tounes (4.8%).
Le trio de tête est suivi par le Courant démocrate (4.8%) et la Coalition Al Karama 4.3%.
Abir Moussi, figure du régime Ben Ali et marraine de l’anti-islamisme tunisien, doit sa popularité exceptionnelle à ses hostilités, sans concession, contre les Frères musulmans. Si son parti, le PDL, a le vent en poupe, Ennahdha, au pouvoir depuis 2011, a vu son poids s’éroder au fil des années et des membres fondateurs – agacés par Rached Ghannouchi et son obsession de régner en maître absolu – contraints à jeter l’éponge.
Le chef du mouvement islamiste et président du Parlement s’en était même pris, à plusieurs reprises, au président de la République Kaïs Saïed, en tête des intentions de vote pour les prochaines élections présidentielles avec 53.3% d’après Sigma Conseil. Selon le bureau d’étude, le chef de l’État est suivi par le député Safi Saïd (13,1%), l’ex-candidat à la présidentielle de 2019 et leader du parti Qalb Tounes, Nabil Karoui (8,4%) -en prison pour blanchiment d’argent et évasion fiscale- et Abir Moussi (7,1%).
Ces chiffres ont donné le tournis au mouvement Ennahdha, relégué en bas de l’échelle. Le parti conteste, dixit Rafik Abdessalem, des données “insensées et mensongères”. Cependant, le gendre de Rached Ghannouchi et ancien ministre des Affaires étrangères est venu – comme à l’accoutumée – mettre le feu aux poudres sans preuves tangibles. Cette position injustifiée enfonce Ennahdha dans son déni des tendances électorales.
La Constitution tunisienne est truffée de pièges.