Sous le nez, sur le menton ou accroché au bras, le masque de protection est devenu pour le Marocain un accessoire gênant plus qu’un outil de lutte contre la propagation du mortel covid-19. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour dans les grandes villes du royaume où seule une grosse minorité se plie toujours à l’obligation du port du masque.
Pourtant, l’OMS et les plus éminents centres de recherche épidémiologique dans le monde recommandent vivement de porter le masque. L’efficacité du masque est en effet confirmée par de récentes études. Il en ressort que le port du masque réduit la probabilité d’être contaminé par le coronavirus de 85 % en cas de rencontre avec une personne infectée.
Ces 6 dernières semaines et face au non-respect du port correct du masque et libertés prises avec les recommandations de distanciation, les cas de contaminations ont explosé au royaume, menaçant d’anéantir les efforts énormes des autorités de lutter contre le virus.
Il faut rappeler qu’au Maroc, le port obligatoire du masque est décidé le 7 avril 2020, soit à peu près un mois après l’apparition du 1er cas dans le royaume. A l’époque, peu de pays avaient adopté cette mesure et l’OMS tergiversait encore entre pro et anti masques. Les autorités marocaines ne voulaient rien laisser au hasard. Sur instructions royales, le gouvernement met les bouchées doubles afin de garantir la disponibilité des masques de protection pour l’ensemble des citoyens à des prix raisonnables.
La machine industrielle se met alors en branle mobilisant des dizaines d’unités dont la production a été exclusivement dédiée aux masques de protection. Et cerise sur le gâteau, les prix de ces masques ont été fixé à 80 centimes, le Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du Covid-19 ayant mis la main à la caisse pour subventionner ce produit. S’ensuit alors une vaste campagne de mobilisation au niveau des médias et des réseaux sociaux pour inciter les Marocains à respecter cette recommandation.
Le port du masque est un devoir et une obligation et tout contrevenant est passible des sanctions prévues par l’article 4 du décret-loi 2.20.292 qui prévoit une peine de prison allant d’un à trois mois et d’une amende entre 300 et 1.300 DH, ou l’une des deux en respectant le principe de la peine la plus lourde, conclut la même source.