L’amour incestueux entre le chef du gouvernement, Hichem Mechichi et la nouvelle troïka est désormais de notoriété publique. Alors que le remaniement ministériel, promis à ses alliés, a été reporté en raison de la conjoncture critique que traverse actuellement le pays, le pensionnaire de la Kasbah s’est trouvé une nouvelle mission : garantir l’impunité des chaînes de télévision illégales, branche médiatique de la Troïka parlementaire, pour les beaux yeux d’Ennahdha, la Coalition Al Karama et Qalb Tounes… en vain.
Prisonnier de l’union tripartite “sacrée”, le chef du gouvernement a décidé, lundi, de retirer le projet de loi relatif à l’audiovisuel, soumis par l’ancien gouvernement, pour laisser le champ libre à l’initiative législative de Al Karama pour amender le décret 116. L’objectif est de supprimer les licences, jusque-là obligatoires, pour la création des chaînes TV et radios pour les remplacer par une simple déclaration, outre l’élection des 9 membres de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) à la majorité par le Parlement pour permettre à la nouvelle troïka, soupçonnée de blanchiment d’argent dans le financement des chaînes privées, d’avoir la mainmise sur les médias.
Face à la mobilisation sans précédent des journalistes et du boycott de nombreux députés, la plénière consacrée, mardi, à l’examen du projet d’amendement déposé par Al Karama a été reportée à une date ultérieure. Quelques heures après, le flou règne autour du sort de cette initiative parlementaire controversée, cependant, la volonté de Mechichi de légitimer, coûte que coûte, le chaos est désormais affichée. Désigné pour sortir le pays de la crise, le chef du gouvernement tient à cœur de répondre aux intérêts des lobbies politiques et médiatiques qui refusent de se soumettre aux lois de la HAICA. Pire encore, le chef de l’exécutif comptait laisser la porte grande ouverte à la corruption, ainsi, porter atteinte aux principes de la transparence et de la démocratie.