Entouré d’une équipe de conseillers très contestée, le président de la République rompt avec la communication traditionnelle, mène son show sur l’arène 2.0 et enchaîne les polémiques. Kaïs Saïed, fidèle à ses positions socialement conservatrices, s’est prononcé en faveur de l’application de la peine de mort avant que sa vidéo ne soit supprimée de la page de la Présidence de la République.
Le service de communication du président lie cette volte-face à un problème technique sur Facebook, cependant, la réalité est tout autre. Le réseau social ne supprime que les vidéos jugées obscènes et violentes ou le contenu signalé en masse. Ainsi, Ihsen Sbabti, le chargé de la communication digitale à la présidence de la République doit revoir sa copie et trouver une explication claire et cohérente.
Dans un contexte particulièrement agité suite au meurtre de Rahma Lahmar, une femme de 29 ans violée et jetée dans un fossé, le président de la République aurait cédé à la pression de la toile à deux reprises. D’abord, en s’alignant à ceux qui réclament la tête du présumé assassin via l’application de la peine de mort, puis, en optant pour un apaisement éphémère pour faire taire les voix dénonçant l’instrumentalisation d’un fait divers. Ces derniers, activistes et ONG, appellent à l’abolition de la peine capitale contraire aux fondamentaux des droits de l’homme.
Le débat fait rage sur les réseaux sociaux et le meurtre très commenté révèle encore une fois les limites des conseillers présidentiels et les aléas communicationnels du président de la République en temps de crise. Populisme, informations approximatives, dépassements de prérogatives et diplomatie malmenée… à l’image de la scène politique, le séjour de Kaïs Saïed au palais de Carthage réserve des bourdes en série.