Emporté par l’euphorie de la victoire remportée face au président de la République, le président du Parlement, Rached Ghannouchi a-t-il tenté de dompter son ennemi dans l’arène digitale ?
En effet, l’échange d’hostilités par déclarations interposées entre Ghannouchi et Saïed s’est transformé en lutte 2.0 sur Facebook. Quelques temps après l’approbation du gouvernement Mechichi, soutenu par Ennahdha, Qalb Tounes et Alliance Al Karama, la page de la Présidence de la République et celle du mouvement Ennahdha ont été envahies par les mouches électroniques.
Une méthode importée du clivage entre le Qatar et le quatuor arabe : les Émirats arabes, l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Bahreïn. En Tunisie, le mode opératoire des mouches électroniques est simple. Des réactions colériques sur les publications relatives au chef d’État et des réactions positives sur les posts en rapport avec le leader du mouvement d’obédience islamique. Leur objectif est clair : nuire à la notoriété du président de la République et de booster la e-réputation de Rached Ghannouchi.
Cependant, le digital est un terrain que connaît très bien les partisans de Kaïs Saïed. La démarche douteuse a été immédiatement démystifiée et l’origine des réactions a été identifiée. Des internautes et milliers de faux profils créés au Népal, au Sri Lanka, au Bangladesh et des autres pays d’Asie du sud.
Ce recours aux mouches électroniques vient envenimer la scène politique. De son côté, le président de la République ne cesse de dénoncer “les traîtres, les vendus et les cabinets noirs”, alors que le pays est au bord du gouffre.