SAS OCP International est devenu un dossier à donner de la tachycardie à Mustapha Terrab, PDG du groupe. La façade coruscante de l’hôtel particulier du 19 rue Amiral Hamelin au 16ème arrondissement de Paris, réhabilité récemment pour près de 10 millions d’euros, reflète la folie des grandeurs de la multinationale marocaine. L’activité de la société de services bat de l’aile avec un chiffre d’affaires qui a fondu de moitié en 2018 pour dépasser à peine les 2 millions d’euros. Le déficit comptabilisé ressort à 5,2 millions d’euros qui viennent s’ajouter aux 6,8 millions de pertes englouties depuis 2012. Des charges exceptionnelles justifient cette contre-performance. « Deux déménagements du siège social à la Défense puis à Paris ont occasionné le paiement d’indemnités de cessation de bail de 2,27 millions d’euros comptabilisés en charges exceptionnelles », peut-on lire dans le rapport du commissaire aux comptes accompagnant les comptes 2018 déposés au greffe de Paris. A ce train de vie, la présidente Samia Charadi ne devrait pas tarder à rappeler en détresse la société mère pour une nouvelle recapitalisation. OCP Group a pourtant renfloué de plus de 24 millions d’euros cette filiale, en 2017, pour éponger des dettes financières colossales. Dès l’année suivante, il a dû provisionner pour près de 6 millions d’euros cette participation dans ses comptes consolidés et devrait faire de même à la clôture de l’exercice 2019. La situation est donc désastreuse pour cette filiale historique (créée en 1960 et appelée jusqu’en 2015 Le Jonc & Cie) qui ne risque pas de figurer parmi les chapitres glorieux du centenaire de l’OCP Group. Centenaire que le président Terrab s’apprête à célébrer en grandes pompes.
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