L’arrivée au pouvoir à Nouakchott de Mohamed Ould Ghazouani a été présentée par la presse locale comme étant « la continuité du même système avec les mêmes hommes ». Sauf que la nomination, le 8 août dernier, du nouveau gouvernement mauritanien a mis un bémol à ce constat. Sans procéder à une rupture totale avec son prédécesseur, le nouveau président a choisi de confier les postes clés de l’exécutif à des hommes qui avaient peur d’atomes crochus avec Mohamed Ould Abdelaziz. Le premier signe a été la désignation d’un premier ministre en la personne d’Ismaïl Ould Bedde Cheikh Sidiya qui a été oublié par Aziz depuis plus quatre ans, après deux brefs passages comme ministres, de l’habitat en 2009 et puis de l’emploi en 2014. L’animosité entre le nouveau chef du gouvernement et l’ancien chef d’Etat n’était un secret pour personne et surtout pas pour Ould Ghazouani.
Un autre signal fort de rupture avec Aziz a été la nomination d’un ministre de la Défense totalement affranchi de la tutelle du président sortant. Hanena Ould Sidi avait été patron des renseignements extérieurs (DGESD) sous le mandat transitoire d’Ely Ould Vall d’où il est resté proche jusqu’à sa mort en 2017. Autre ministère stratégique à être soustrait à l’emprise de la galaxie Aziz a été celui de l’Intérieur confié à Mohamed Salem Ould Merzoug, conseiller politique d’Ould Gazouani pendant la campagne électorale.
Enfin, le poste important de secrétaire général de la présidence, qui a désormais rang de ministre, a été accordé par Ould Ghazouani à son très fidèle directeur de campagne Niang Djibril Hamady. Il aura à travailler en bonne intelligence avec le nouveau directeur de cabinet, Mohamed Ahmed Ould El Amine. Un profil qui n’a jamais été apprécié par le général Aziz, notamment en raison des relations qu’il entretenait avec le défunt Ely Ould vall.
Mais comment Mohamed Ould Abdelaziz a-t-il réagi à ces nominations ? Son entourage proche se dit satisfait, puisque ses hommes héritent tout de même de très bons postes comme les ministères du pétrole, des finances ou encore des Affaires étrangères. Cependant, certains intimes de l’ancien président évoquent des « grincements de dents ».
« En choisissant de prolonger son séjour en dehors de la Mauritanie, puisqu’après la Turquie il s’est rendu en France, Aziz fait clairement savoir à son ami et successeur une certaine désapprobation », croit savoir un habitué des deux hommes.
- 14:29 Nouakchott
- 15:29 Rabat
- 15:29 Alger
- 15:29 Tunis
- 16:29 Tripoli
L’état gâteau pour les mêmes individus, depuis l’indépendance, devient de plus en plus petit.
Des ministères bidons, superflus, sans aucun fondement objectif et des budgets alloués qui pourraient bien servir à la lutte contre la pauvreté et à la réalisation d’infrastructures publics.
#Systèmetribal, #Armée, #Gabegie