Par Imane Chaif, Enseignante à l’université Ahmed Ben Bella Oran 1
Bouzid Tayeb, le ministre algérien de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a prononcé lors de son récent discours sur la radio « chaine 1 » que « la langue anglaise doit être intégrée dans l’enseignement supérieur, en particulier, dans les filières scientifiques où les nouvelles recherches sont en anglais ». Il ajoute également que « tous les chercheurs algériens publient en anglais dans des revues internationales, ils participent aux différents colloques en utilisant cette langue internationale. Ils peuvent sans doute donner des cours en anglais au lieu de la langue française ».
Le 21 juillet, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a publié un appel adressé aux universités algériennes pour que les documents administratifs et officiels soient en anglais et en arabe. Cette décision du jour au lendemain n’a pas encore suscité l’intérêt des enseignants universitaires.
En vue de récolter les opinions de la famille éducative (enseignants/ étudiants, responsables…), le ministère a mis en ligne un questionnaire « National POLL » sur l’usage de la langue anglaise au détriment de la langue française dans l’enseignement supérieur du 5 juillet au 5 août 2019.
Certes, l’anglais est une langue internationale, elle occupe la deuxième place après le chinois dans l’économie et la première place dans le processus d’enseignement-apprentissage. En revanche, intégrer cette langue immédiatement dans le système éducatif implique des études sur le terrain.
En outre, son inclusion doit être dès l’école primaire. Nous ne pouvons pas commencer par le secteur supérieur sans passer par le cycle primaire. Les réformes éducatives nécessitent de réviser les programmes de l’enseignement des langues où l’enfant a toute une souplesse intellectuelle pour apprendre les langues étrangères. Enseigner l’anglais au lieu de français, autrement dit, l’anglais devient une langue étrangère 1 et le français sera comme une langue étrangère 2.
Le ministère devra ainsi penser à proposer des formations aux enseignants universitaires, aux traducteurs et aux interprètes et à organiser des congrès et des journées d’étude sur l’impact de l’enseignement de l’anglais en Algérie.
Quel niveau de langue ! Quel niveau rédactionnel! Quelle cohérence analytique ! Quel argumentaire! Quelle maîtrise du sujet traité, … pour une « Enseignante à l’université »!
Le ministre illégitime a fait marche arrière la semaine dernière. Arrêtez de discuter de ce pathétique projet.
Qui viendrait nous enseigner en english? Encore des Qataris, des Saoudiens ou autres collabos islamistes du Golfe?
Non merci.
De toute façon, l’anglais ne remplacera jamais le français en Algérie.