Au moment où Ahmed Najib El Chabbi a été contraint à démissionner du gouvernement sur insistance du nouveau premier ministre, Béji Caïd Essebssi-qui veut mener à bien la période transitoire dont il a la charge-l’ancien ministre de la Défense et ministre des Affaires étrangères Kamal Morjane, qui avait pris l’initiative de démissionner, est en train aujourd’hui de revenir en force sur la scène politique. De sources concordantes à Tunis, proches de la primature et de l’ancienne opposition de Ben Ali, affirment que la nouvelle formation politique créée par Kamal Morjane, regroupant les cadres de la nouvelle génération du RCD qui avaient été écartés par les caciques du parti au pouvoir du temps de Ben Ali, serait la seule qui pourrait faire face au parti islamiste Ennahda de Rached Ghannouchi. Par ailleurs, les observateurs les mieux avertis de la place estiment que si l’ancien ministre de l’Intérieur et du tourisme, Mohamed Gegham réussi lui aussi son come-back avec la création d’un parti politique qui pourrait obtenir autour de 15% des électeurs. Les mêmes observateurs ajoutent que si Morjane et Gegham venaient à s’allier-ce qui est fort probable- ils pourraient remporter la majorité dans le prochain parlement tunisien. Ce scénario pourrait également consolider leurs positions pour la présidentielle. Dans ce contexte, force est de constater que Kamal Morjan est considéré aujourd’hui comme l’homme fort du Sahel après la chute du système Ben Ali.