Washington est de plus en plus agacé par la brouille entre le Maroc et l’Algérie. Ce message a été délivré par William Burns, le sous-secrétaire d’Etat américain lors de sa tournée, fin février dans la région. A Alger, Bruns aurait été particulièrement direct avec le président Bouteflika et le ministre des affaires étrangères Mourad Medelci.
Des sources fiables à Alger ont révélé que le numéro 2 du Département d’Etat a expliqué à ses interlocuteurs que l’heure n’était plus aux querelles mesquines, au moment où la région est exposée aux risques d’un embrasement aux conséquences incalculables. Le raisonnement de Washington tel qu’il a été exposé par William Burns est simple. Le cours des événements en Libye n’est pas très rassurant pour Washington. De surcroît, l’ombre d’Al Qaida plane sur la région, où l’activisme de sa branche maghrébine (AQMI) a été particulièrement préoccupant au cours des derniers mois. Dès lors, l’administration américaine voit la persistance des désaccords entre l’Algérie et le Maroc comme un facteur amplificateur de la menace, qui réduit d’autant plus les capacités de faire face au danger terroriste.
En fin diplomate, William Burns qui sait que l’affaire du Sahara Occidental est la vraie pomme de discorde entre Alger et Rabat, a insisté pour faire figurer cette question en tête de son agenda algérien, selon nos sources. Conséquence, le ministre délégué Abdelkader Messahel qui dirige habituellement la délégation algérienne aux pourparlers entre le Maroc et le Polisario sur le Sahara, était présent aux deux entretiens de William Burns avec Mourad Medelci, puis avec le président Bouteflika. Mais si rien d’officiel n’a filtré des entretiens de l’émissaire américain, les résultats semblent avoir été immédiats. Des déclarations avenantes de part et d’autre ont ravivé les espoirs d’une normalisation algéro-marocaine. En tout cas, l’issue du processus de pourparlers en cours entre le Maroc et le Polisario, révélera quelle est l’ampleur de la pression exercée par les américains.