C’est officiel. La constitution mauritanienne ne sera pas rafistolée pour permettre au président Mohamed Ould Abdelaziz de briguer un troisième mandate d’affilé. Et c’est Ould Abdelaziz lui-même qui a décidé de mettre fin aux spéculations autour d’un possible mandement des articles 26, 28 et 99 de la constitution. D’ailleurs, un communiqué de la présidence a appelé « à l’arrêt de toutes les initiatives visant une révision constitutionnelle ». Ces derniers mois, plusieurs voix se sont élevées au sein du clan présidentiel pour exhorter le président à rempiler une troisième fois en changeant la loi fondamentale. Ce weekend, des dizaines de députés issus des rangs de l’Union Pour la République principal parti de la majorité et de la mouvance présidentielle, ont initié une proposition de loi visant à amender des articles 26, 28 et 99 de la constitution. Une démarche que le président Aziz a balayé d’un revers de la main.
Selon des sources diplomatiques occidentales à Dakar, « un deal a été trouvé avec Ould Ghazouani pour qu’il se présente aux prochaines élections présidentielles ». L’ancien chef d’état-major et actuel ministre de la Défense est un ami très proche et un compagnon d’armes depuis la première heure de Mohamed Ould Abdelaziz. Même s’il était réticent au début à l’idée d’occuper la charge présidentielle, il a fini par accepter et cela afin de faciliter « une sortie par la haut pour son ami Aziz », explique un opposant mauritanien à Paris, avant d’ajouter « il n’est pas exclu qu’une fois élu, le général Ghazounai esquisse une ouverture vers les opposants pour détendre un peu l’atmosphère politique trop tendu sous a présidence d’Aziz ». Le compte à rebours a déjà commencé.